ANALYSE. L’ex-CEO de FTX connaît désormais son verdict. Derrière cette affaire, ce sont des abus financiers traditionnels qui sont en cause. Cette avidité pourrait sévir aussi dans l'emballement des actifs numériques auquel on assiste
Certains verront dans la condamnation de Sam Bankman-Fried, ex-CEO de la plateforme spécialisée dans les cryptomonnaies FTX, la preuve que le secteur des actifs numériques n’apporte rien, si ce n’est des arnaques grossières. Ce jeudi, celui-ci a été condamné à 25 ans de prison. Le juge a notamment relevé qu’il avait commis plusieurs parjures à la barre. Lors de l’audience, le trentenaire a présenté ses excuses, reconnaissant avoir «pris une série de mauvaises décisions». Le procureur de New York, Damian Williams, réclamait entre quarante et cinquante ans pour cet ancien magnat des cryptos, qu’un jury de Manhattan a reconnu coupable des sept chefs d’accusation retenus contre lui.
«Le scandale de trop pour les cryptomonnaies?» s’interrogeaient les médias en novembre 2022, lorsque FTX a fait faillite. A l’époque, Changpeng Zhao, l’ex-CEO et fondateur de Binance, le numéro un mondial des actifs numériques, n’avait pas hésité à enfoncer son principal concurrent à coups de messages sarcastiques postés sur les réseaux sociaux. Depuis, il a été contraint de démissionner et a été condamné à payer une amende de 50 millions d’euros en novembre 2023 pour avoir violé les lois américaines en matière de blanchiment. Le résultat d’un accord pour sauver Binance, qui s’est vu infliger pour sa part une amende de 1,8 milliard de dollars pour les mêmes motifs. La plateforme a aussi dû restituer 2,5 milliards de dollars, le montant évalué comme étant le résultat du blanchiment.
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